ST. ANDREWS, Royaume-Uni – La marche de Jordan Spieth vers l’histoire, la rédemption de Dustin Johnson, le mystère qu’est devenu Tiger Woods. Tout a été oublié pendant quelques instants à la tombée du jour, vendredi à St. Andrews, quand Tom Watson a dit au revoir à l’Omnium britannique.
Watson, le champion le plus prolifique du plus vieux championnat de golf au cours du dernier siècle, a conclu sa 129e ronde sous les lumières du chalet Royal & Ancient illuminant le 18e vert. Le quintuple champion du tournoi a effectué trois roulés et s’est contenté d’un boguey, mais le score importait peu.
« Il n’y a pas eu de larmes, a dit Watson, qui a signé une dernière carte de 80 sur le terrain où il n’a jamais soulevé le « Claret Jug ».
« C’était un moment de joie. J’ai beaucoup de très, très bons souvenirs. Et ce sont ces souvenirs qui m’ont envahi. »
Le reste de l’histoire de cette deuxième ronde détrempée n’est pas encore connu.
Une importante averse en matinée a inondé l’Old Course et retardé le début des activités par plus de trois heures. Johnson et Spieth ont amorcé leur ronde peu de temps avant 18 h et ils allaient en directions opposées quand la pénombre a forcé l’interruption du jeu.
Dans des conditions météorologiques en changement continuel, les parapluies sur un trou, les lunettes de soleil sur le suivant, Johnson a réussi trois oiselets en quatre trous sur le premier neuf et s’est forgé une avance de deux coups avant de commettre son premier boguey du tournoi. Il a eu besoin de trois roulés pour compléter le 11e trou, une normale-3, sous un vent si puissant qu’il a dû se relever pour essuyer des larmes alors qu’il se préparait à tenter un roulé de quatre pieds.
Johnson se retrouvait à moins-10.
Spieth a commis trois bogueys qui ont annulé trois oiselets lors des 11 premiers trous et il se retrouvait à cinq coups de Johnson, qu’il a battu par un coup à l’Omnium des États-Unis le mois dernier afin de mettre la main sur la deuxième manche du Grand Chelem.
Les deux hommes se retrouvaient près du 14e vert quand ils ont décidé de marquer leur balle et de revenir à 7 h samedi, pour compléter leur ronde.
« Je me retrouve dans une bonne position, a dit Johnson. C’était certainement très compliqué cet après-midi, toute la journée. Même sur l’avant du terrain, le vent était puissant et arrivait de gauche à droite. Les conditions ont été difficiles pendant toute la journée. »
L’Anglais Danny Willett a joué une ronde de 69 (moins-3) et a quitté le 18e vert avec son nom au sommet du tableau des meneurs, à moins-9.
Graham DeLaet, de Weyburn, en Saskatchewan, a bouclé sa ronde en 73 coups et il se retrouvait à égalité au 62e rang à la normale. David Hearn, de Brantford, en Ontario, a joué plus-1 sur le premier neuf et occupait le 110e rang à plus-3 après neuf trous.
Watson n’a pas été le seul golfeur à faire ses adieux à l’Old Course.
Nick Faldo, trois fois vainqueur du tournoi et l’un des plus grands champions britanniques, a laissé de côté son rôle d’analyste à la télévision afin de parcourir les allées de St. Andrews pour une dernière fois. Il a même enfilé le chandail qu’il portait lors de sa première victoire à l’Omnium britannique en 1987, à Muirfield, et a levé les bras dans les airs quand il a franchi le pont Swilken Burn au 18e trou. Il a remis une carte de 71, au lendemain d’une difficile ronde de 83.
Pour sa part, Woods se dirigeait vers une histoire un peu moins glorieuse. À moins d’une séquence miraculeuse d’oiselets samedi matin – ce qui lui demanderait de retrouver sa touche des beaux jours – Woods se dirigeait vers l’élimination avant les rondes du week-end à l’Omnium britannique et à l’Omnium des États-Unis lors de la même année pour une première fois en carrière. Woods se retrouvait à plus-5 avec sept trous à compléter. Lors de l’interruption du jeu vendredi soir, le couperet se situait à égalité à la normale.