Adam Hadwin : une percée longtemps attendue

Adam Hadwin
(Bernard Brault/ Golf Canada)

On dit souvent que l’effort et une volonté à toute épreuve sont payants, mais il est un autre adage selon lequel la patience est une vertu. Adam Hadwin, 29 ans, qui fait cette année une percée sur le PGA TOUR, en est un exemple probant.

Professionnel depuis 2009, Hadwin ─ il est né à Moose Jaw en Saskatchewan, mais a grandi à Abbotsford en Colombie-Britannique ─ a progressé régulièrement, du Vancouver Golf Tour au Circuit Web.com, puis au PGA TOUR à compter de la saison 2014-2015.

Si ses deux premières saisons sur le PGA TOUR ont été respectables, ce diplômé de l’Université de Louisville a passé cette année à la vitesse supérieure.

« À mon avis, il est beaucoup plus patient et calme cette année. Il a gagné en maturité et s’est entouré d’une équipe compétente. De plus, son jeu sur les verts est remarquable, ce qui ne peut pas nuire », note Derek Ingram, entraîneur-chef de l’équipe nationale masculine du Canada.

« En règle générale, les hommes mettent beaucoup plus de temps à se développer, tant leur cheminement est difficile. Vingt-neuf ans, ce n’est pas vieux, je dirais que c’est à peu près la norme », d’ajouter Ingram.

C’est en janvier, au CareerBuilder Challenge, que cet ancien membre de l’équipe nationale canadienne attire l’attention du monde du golf en signant une carte de 59, devenant du coup le neuvième golfeur seulement à jouer moins de 60 dans l’histoire du PGA TOUR.

Dans un sport où beaucoup se joue « entre les oreilles », cette partie n’a pu que stimuler la confiance en soi du golfeur de 1 m 75 (5 pi 9 po) qui a par la suite signé sa première victoire sur le PGA TOUR lors du Championnat Valspar.

Après avoir remporté le titre le mois dernier et s‘être enrichi de 1,13 million $ US, Hadwin a parlé avec franchise de son cheminement à l’enseigne de l’effort et de la patience.

« Je n’ai pas traversé de grandes épreuves, sauf que j’ai dû travailler d’arrache-pied pour arriver », souligne Hadwin qui a épousé son amie de toujours Jessica et acheté une maison moins de trois mois après son premier triomphe.

« Je me suis lentement amélioré d’année en année. J’ai gagné sur tous les circuits où j’ai joué et je peux maintenant me vanter de l’avoir fait sur celui de la PGA. »

Récemment, lors d’une audioconférence organisée par Golf Canada, Hadwin a aussi expliqué ce qui avait contribué à sa percée en 2017.

« La raison de mes succès cette année, c’est que je suis agressif, mais de façon contrôlée. Je me suis particulièrement amélioré sur les normales 5. Je suis agressif quand la situation l’exige et quand je me sens à l’aise avec le coup à jouer. Sinon, je mets la pédale douce. »

Vu son départ exceptionnel en 2017, sa 36e place ex æquo au récent Tournoi des Maîtres, son premier, n’a peut-être pas comblé ses attentes. Cela dit, Hadwin, seul Canadien à se qualifier pour les rondes du week-end à l’Augusta National, a plusieurs raisons de se montrer optimiste, y compris sa ronde finale où il a récolté sept oiselets pour rendre une carte de moins 2.

Bien sûr, Hadwin voudra briller de mille feux lors des autres championnats majeurs de cette année, mais il souhaite aussi être retenu au sein de l’équipe internationale de la Coupe des Présidents.

« C’est un de mes grands objectifs pour le reste de l’année, souligne Hadwin. J’ai entouré la date du 4 septembre, car c’est la dernière journée des qualifications. Je veux à tout prix me classer dans le top 10 sans avoir à obtenir mon visa selon le bon gré du capitaine.

« Ce serait la cerise sur le gâteau. Si je peux me maintenir au moins dans le top 10, je serai très honoré de représenter le Canada sur la scène internationale. »

Pour l’heure, six Canadiens évoluent sur le PGA TOUR et plusieurs jeunes espoirs piaffent d’impatience dans les coulisses, preuve, selon Hadwin, que les passionnés de golf canadiens ont de quoi envisager l’avenir avec le sourire.

« Il y a des gars qui évoluent sur le Circuit Web.com et qui sont prêts à faire le saut. Derrière eux, il y en a d’autres qui frappent à la porte du Web.com. Je pense que le golf canadien est entre de bonnes mains et qu’il continuera de s’améliorer. »

Ingram reconnaît que les exploits de Mike Weir, champion du Tournoi des Maîtres de 2003, et les récent succès des Canadiens sur le PGA TOUR sont une source d’inspiration pour les jeunes golfeurs.

« En voyant percer les Mac [Mackenzie Hughes], Nick [Taylor] et Adam, tous d’anciens membres de l’équipe nationale, les jeunes espoirs croient encore plus en leurs chances », indique Ingram.

Quant au départ canon d’Hadwin, c’est, selon Ingram, la preuve qu’avec un peu de patience, les efforts sont finalement récompensés.

« Adam a pris de la maturité comme personne et comme golfeur, et il encaisse maintenant les dividendes de ses années de labeur », dit-il.

« Plusieurs membres de l’équipe nationale connaissent Adam et l’aiment. Ils adorent voir un autre Canadien réussir et ils sont de plus en plus nombreux à se rendre compte qu’eux aussi peuvent atteindre le sommet. ».