Anne-Catherine Tanguay : c’est du sérieux !

Anne-Catherine Tanguay (Photo: mongolf.ca)

Notre collègue Daniel Caza de mongolf.ca s’est récemment entretenu avec la golfeuse québécoise Anne-Catherine Tanguay. Voici un extrait de leur discussion :

C’est ce mois-ci qu’Anne-Catherine reprend la compétition. Après s’être accordé un repos bien mérité à la suite de ses belles performances en juin dernier au sein de la LPGA, la golfeuse de Sainte-Foy reprend l’action avec l’ambition très ferme de se hisser parmi les 100 premières boursières, un classement qui lui assurerait sa place parmi les meilleures golfeuses du globe pour une deuxième année de suite.

Dans sa tentative, Anne-Catherine est accompagnée par son conjoint, Jean-Hubert Trahan, un professionnel de l’équipe du Club Laval-sur-le-Lac. Ce dernier a mis sa carrière de côté afin de partager avec elle, dans le rôle de cadet, cette expérience remplie de passion, de sérieux et pour le moins unique.

Voici comment le couple entrevoit cette fin de saison 2018.

DC Dans un premier temps, comment peux-tu qualifier, ta présente saison jusqu’ici sur le plan de la compétition ?

ACT J’aurais aimé avoir de meilleurs résultats et je sais que je suis capable de faire mieux que ce que j’ai fait en début de saison. Je reste patiente et je sais maintenant que je joue mieux quand j’ai peu d’attente et je me concentre sur les bonnes choses. Voilà le défi que je me donne pour le reste de l’année. Je suis contente d’avoir un bon mois de juin et je peux bâtir sur ces bonnes semaines.

DC Et pour ce qui concerne ton expérience globale ?

ACT Dans l’ensemble, j’ai la chance d’être entourée d’une équipe extraordinaire. Il y a La Capitale Assurances et services financiers, qui croit en moi et me donne le support et l’énergie pour atteindre mes objectifs, ce qui rend les choses très motivantes. L’aide nous vient aussi des familles qui nous accueillent et nous hébergent chaque semaine et qui continuent de nous encourager après notre visite. Je peux vous dire que cela rend l’expérience de jouer sur la LPGA plus chaleureuse et très enrichissante.

DC Est-ce que ta progression se déroule comme tu l’as planifiée ?

ACT Lorsque j’ai entrepris ma carrière professionnelle, je m’étais donné trois ans pour arriver à jouer sur la LPGA. Or, j’ai réussi à le faire dès ma deuxième année. Je suis donc très contente d’avoir atteint le circuit ayant le niveau de jeu le plus relevé aussi tôt dans ma carrière.

DC Qu’as-tu appris le plus cette année du fait, notamment, que ton conjoint, Jean-Hubert Trahan, est également ton cadet ?

ACT J’ai appris qu’il est important d’établir un équilibre dans ma vie professionnelle et personnelle, surtout lorsque nous sommes sur la route. Il est facile de se concentrer uniquement sur le golf et sur l’élément performance, mais il ne faut jamais perdre de vue le fait qu’on a aussi besoin d’avoir du plaisir. J’ai aussi appris qu’il est important d’écouter son corps. Je préfère me limiter à trois ou quatre semaines de compétition consécutives.

DC De ton côté Jean-Hubert, comment les choses se sont-elles déroulées ?

JHT J’ai appris et j’apprends toujours que l’éthique de travail – autant du côté des caddies que de celui des joueuses – est impeccable ! Ils déterminent leurs zones d’atterrissages, ainsi que les zones d’atterrissages alternatives au cas où l’on déplacerait les jalons de départ ou que des conditions de vents changeraient d’une journée à l’autre. Les filles travaillent de très longues heures sur tous les aspects de leur jeu. Elles font les mêmes exercices semaine après semaine afin de maîtriser certains éléments spécifiques de leur élan, de leur jeu court et de leur putting. J’apprends que les meilleurs cadets et joueuses sont très positifs, très enthousiastes et croient beaucoup en leurs moyens.

DC Anne-Catherine, de quelle performance es-tu la plus fière ? Les trois rondes de 69 lors de la Classique Meijer ? Le 67 lors de la Classique Shoprite ? Une autre ? Quel est ton meilleur score à vie en compétition et hors compétition ?

ACT Cette année, c’est de ma performance à la Classique Shoprite que je suis la plus fière. Cette semaine-là, été un point tournant dans ma saison, car j’ai réussi à me bâtir une confiance solide pour la suite du calendrier. Mon meilleur score à vie est un 64 (-8) sur le Home Course de l’Université d’Oklahoma et j’ai réussi mon meilleur score en compétition 66 (-6) à plusieurs reprises.

DC Parle-nous de tes relations avec les autres golfeuses du circuit de la LPGA… Est-ce que l’ambiance est différente de celles que tu vivais au sein du circuit Symetra ?

ACT J’entretiens de très bonnes relations avec les autres filles sur le circuit. Sur le circuit Symetra, il y a une bonne camaraderie, mais je dirais que l’ambiance sur la LPGA est un peu plus compétitive. De plus, la plupart des filles voyagent avec leur entourage, ce qui fait que certaines sont un peu plus laissées à elles-mêmes.

DC Qu’est-ce qui est le plus difficile à maîtriser sur le plan de l’adaptation à un nouveau milieu ?

ACT C’est de jongler avec les horaires. Sur la LPGA, il n’y a pas autant de temps pour se préparer avant la compétition. Je voyage d’habitude le lundi et j’essaie d’aller au terrain en fin de journée pour jouer ou marcher neuf trous. Le mardi, je joue neuf trous et je vais au terrain d’exercice pendant quelques heures. En soirée, il y a le party pour le pro-am. Le mercredi, lorsque je ne suis pas dans le pro-am, je joue neuf trous très tôt (à 6h30) et ensuite je reviens en après-midi pour pratiquer ou pour un entraînement physique léger. Le jeudi, c’est le début de la compétition. Après, on recommence la routine pendant trois ou quatre semaines de suite.

DC Est-ce toi ou ton équipe qui avez approché La Capitale pour un support financier ? Comment les négociations se sont-elles déroulées ?

ACT Je suis très chanceuse de pouvoir compter sur l’aide de La Capitale Assurances et services financiers. J’ai aussi la chance d’avoir Luc Ouellet et son équipe de chez National pour m’aider dans la recherche de commandite, et j’en suis très reconnaissante.  C’est Luc qui a orchestré le tout avec La Capitale. M. St-Gelais et toute l’équipe de La Capitale ont été d’une très grande générosité, je n’aurais pas pu demander un meilleur partenaire.

DC Quel est votre calendrier d’ici à la fin de la saison ?

ACT Il me reste trois tournois à jouer en août. Ce sont ceux auxquels mon statut actuel me donne accès. Ils auront lieu à Indianapolis, Regina (Omnium féminin du Canada CP du 23 au 26 août) et Portland. Ensuite (du 13 au 16 septembre), il y a le Championnat Evian, en France. Il s’agit d’un tournoi majeur et je dois réussir à me qualifier d’ici là. Le circuit prend ensuite la direction de l’Asie et sera de retour en Floride pour le Championnat CME où le nombre de joueuses est limité à environ 70 joueuses par tournoi. Il faut être parmi le TOP 60 pour avoir un accès garanti à ces tournois.

DC Cette année, tu vises évidemment une place dans le top 100 pour conserver ton privilège de jouer au sein de la LPGA. As-tu d’autres ambitions ?

ACT Il est certain que mon but est de finir dans le top 100 d’ici la fin de la saison. J’aimerais éviter de devoir  retourner aux qualifications à l’automne, mais je dois tout de même m’y préparer, car c’est une possibilité. C’est ma première année à temps plein sur le circuit et je crois que beaucoup de joueuses sont passées par là. Le succès n’est pas toujours immédiat.

DC On a certainement dû te poser la question… Comment peut-on expliquer le succès (voire la domination bien souvent) des Asiatiques et, en particulier, des Sud-Coréennes ?

ACT Leur discipline, les longues heures de pratique et le contrôle de leurs émotions. Je crois qu’elles ont appris à maitriser ces aptitudes en très bas âge et il est clair que ce soit des valeurs qui sont bien ancrées dans leur culture.

DC En terminant, votre mariage est-il toujours prévu pour août 2019 ? Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

ACT Oui, c’est toujours prévu pour 2019. Avec l’horaire de compétition plutôt chargé, nous avons choisi une date à laquelle nous n’aurons pas de conflit d’horaire. Ce sera donc durant la Coupe Solheim, étant donné que je suis certaine de ne pas participer à ce tournoi puisque c’est une compétition entre l’Europe et les États-Unis