En tant que membre de deuxième année de la formation nationale amateur de Golf Canada, Brigitte Thibault s’est imposée comme l’une des golfeuses de niveau amateur les plus prometteuses du pays.
Depuis le printemps 2019, la native de Rosemère, Québec, joue le meilleur golf de sa carrière.
Après avoir été choisie en tant que seule Canadienne à disputer le premier Championnat national amateur féminin d’Augusta en avril 2019, Thibault remporte ensuite le titre amateur féminin de l’Ontario et le Championnat de la conférence Mountain West de la NCAA.
Thibault connaît aussi une saison remarquable à l’Université de Fresno State. Elle poursuit sur sa lancée de 2019 lors de son année junior universitaire, inscrivant six résultats top-10 cette saison.
Cependant, au début du mois de mars, sa saison collégiale prend fin lorsque la pandémie de COVID-19 force l’annulation des tournois restants à disputer au calendrier du circuit de la NCAA.
Confrontée à ces circonstances sans précédent, la jeune femme de 21 ans se montre extrêmement prudente en revenant chez elle à Rosemère.
« Plus que toute chose à mon retour au Canada, je me devais de rester en bonne santé et de prendre toutes les précautions possibles pour ne rien attraper. Je savais que si je faisais une seule erreur, je pouvais mettre ma famille en danger, » observe-t-elle.
« Aussi, d’être mise en quarantaine n’était pas pire que je ne l’aurais cru. Cela m’a donné suffisamment de temps pour réfléchir à mon plan de match et à préparer ce plan de match, afin qu’au terme de ces 14 jours, je puisse alors m’entraîner et reprendre ma routine normale dès que possible, » ajoute Thibault, qui fut choisie récemment au sein de la première équipe toute étoile de la Conférence All-Mountain West de la NCAA. Compte tenu de ses remarquables résultats sur le terrain ces derniers temps, il pourrait être surprenant pour certains de découvrir que ce n’est qu’à l’âge de 15 ans que Thibault a commencé à se concentrer sur le golf.
Bien qu’elle y ait été initiée plus jeune par son père, Daniel et sa mère, Josée, ce n’était pas une activité dans laquelle elle avait investi beaucoup de temps au départ.
« Mes parents étaient membres d’un terrain de golf près de la maison et je me souviens que le dimanche, nous allions toujours y manger et qu’ensuite nous allions frapper des balles de golf. Mais, à l’époque, ce n’était que pour m’amuser, » se remémore Thibault.
En grandissant, la jeune Brigitte a consacré la majeure partie de son temps au cheerleading et à la gymnastique.
« Le cheerleading fut énorme pour ma compétitivité. En cheerleading, vous avez cette vague d’énergie qui bouillonne en vous, puisqu’il y a tant de gens qui vous regardent. Vous devez y mettre tout ce que vous avez, tout le temps. Mon éthique de travail me vient vraiment du cheerleading, » souligne-t-elle.
« J’aimais beaucoup le cheerleading et la gymnastique, mais tous ces sauts et ces pirouettes étaient durs pour mon corps. Mes parents m’ont donc suggéré de me concentrer sur le golf. Ils y jouent depuis 30 ans et voulaient que je m’y lance, » précise Thibault.
Affligée par des blessures, Thibault a suivi la suggestion de ses parents et a décidé de passer du cheerleading et de la gymnastique vers le golf.
« J’ai vraiment commencé à l’âge de 15 ans, et je me souviens que des entraîneurs m’ont approché et m’ont dit à quel point mon talent était brut, » se souvient-elle.
Malgré un départ relativement tardif, Thibault compense alors avec une approche intégrale du jeu.
« J’étais super concentrée. J’essayais juste d’apprendre autant que possible. Je me réveillais à 5 heures du matin et passais toute la journée sur le terrain de golf, » dit-elle.
Thibault dit qu’elle est devenue inspirée et fascinée par des athlètes qui ont atteint le sommet dans leur sport — nommant Tiger Woods et le regretté Kobe Bryant. Elle était impressionnée par leur éthique de travail et par leur dévouement envers leur profession. « J’avais l’habitude de rechercher des vidéos d’eux parce que j’étais intriguée par leur envergure et par leur obsession pour ce qui est de s’améliorer et d’atteindre le niveau suivant. J’ai adopté cette même obsession et cette même approche pour mon développement dans le golf, » révèle-t-elle.
Le désir de Thibault d’atteindre sa propre version de l’excellence sur le terrain de golf, jumelé à son travail acharné et à son dévouement, la conduira à des résultats impressionnants.
En 2016, deux ans seulement après s’être consacrée au golf à temps complet, la joueuse alors âgée de 17 ans s’est qualifiée le lundi pour disputer l’Omnium féminin CP.
Thibault se souvient aussi de s’être qualifiée pour un événement de la LPGA, ayant lieu au Priddis Greens Golf & Country Club à Calgary, ce qui lui a donné confiance en son jeu, ainsi qu’une motivation supplémentaire à travailler encore plus fort.
Elle ajoute que de jouer dans son premier tournoi de la LPGA à l’âge de 17 ans a été une expérience révélatrice.
« Je me souviens que mon cœur battait sans bon sang et que mon niveau d’énergie était vraiment élevé. Cela ressemblait à une expérience métaphysique. Toutes les golfeuses que je regardais étaient assises à côté de moi en train de déjeuner et tout semblait tellement irréel, » confie Brigitte.
Thibault est ravie d’avoir pu poursuivre son développement à Fresno State University.
« Étant à Fresno State, il fait toujours beau. Et c’est génial de pouvoir jouer au golf en Division I avec certaines des meilleures golfeuses de niveau amateur au monde, » relate Thibault, qui entamera sa dernière année universitaire cet automne.
Elle est également reconnaissante de faire partie du programme de l’équipe nationale de Golf Canada.
« Ce programme a été formidable, nous apprenons l’aspect mental du golf, ainsi que des connaissances en nutrition, en physiothérapie, sur le maintien de notre forme physique et plein d’autres choses qui nous aideront à avoir du succès tant sur le terrain de golf qu’à l’extérieur de celui-ci, » de noter celle qui en est à une deuxième année au sein de la formation nationale amateur.
« J’adore aussi travailler avec Tristan (Mullally, l’entraîneur en chef de la formation féminine) parce qu’il est très direct et me fournit d’excellents commentaires. »
La jeune vedette de 21 ans attribue ses récents succès sur le parcours à l’amélioration continuelle qu’elle a su apporter à son jeu.
« Mon fer droit commence à prendre plus de place et mon jeu court devient de plus en plus un atout. J’ai également travaillé fort pour améliorer mes coups de ‘wedge’ et mes approches, » a souligné Thibault, qui est également reconnue pour faire preuve de créativité lorsqu’elle s’élance.
Pour ce qui est de l’avenir, Thibault croit que son approche consistant à y mettre toute la gomme lui donnera l’occasion de réaliser sa propre version de la dominance sur le terrain.
« Le golf est un sport incroyable et j’aimerais pouvoir jouer un jour en LPGA et avoir un impact sur la progression du golf féminin vers le niveau supérieur. »
Malgré les restrictions dictées par les consignes d’éloignement social et physique, les objectifs à long terme de Thibault la gardent motivée et concentrée pendant la pandémie.
« Je me lève à 5 heures du matin, j’ai des journées bien remplies et je recommence (le lendemain). Ma croissance personnelle et ma routine ne vont pas s’arrêter à cause des conditions actuelles causées par la COVID-19, » affirme-t-elle.
Tandis qu’à travers le pays les terrains de golf se préparent pour une réouverture prochaine, l’espoir règne quant à un retour possible du golf compétitif dans un avenir pas trop lointain. Et quand ce sera le cas, nul doute que cette membre de l’équipe nationale sera fin prête.
« Je travaille actuellement à tous les aspects de mon entraînement — ma forme physique, mon jeu de golf, ainsi que l’aspect mental. Je fais de mon mieux pour continuer à m’améliorer et à être la meilleure version de moi-même. »