19e trou

En plus du circuit Gilles-Villeneuve, à quand le golf… Jocelyne-Bourassa?  

Ciel que le temps file vite trop vite! Cette semaine marque déjà le 50e anniversaire de l’aussi historique qu’acclamée victoire de Jocelyne Bourassa à La Canadienne. 

C’était le 18 juin 1973 que notre regrettée Jocelyne, décédée le 4 août 2021 à 74 ans, l’avait emporté ici, devant son monde au club municipal de Montréal. 

Pour les mordus d’éphémérides, c’était cinq ans avant que feu Gilles Villeneuve, un autre de nos plus illustres, en fasse autant au Grand-Prix sur le circuit qui porte dorénavant son nom. 

MEILLEUR QU’AU CINÉMA 

La mémoire collective se souvient toujours de « leur » Jocelyne. Je le sais parce que vous m’en parlez lorsqu’on se croise.  

Quelle performance, alors qu’elle avait coiffé au fil les deux reines de la LPGA, soit Judy Rankin et Sandra Haynie, lesquelles étaient numéros un et deux selon les semaines !  

Quel suspense, aussi, puisqu’une prolongation de trois trous avait été nécessaire pour montrer le cran de Jocelyne dans une situation de grand stress. 

Croyez-le lorsque vous entendrez que le cinéma n’aurait pas pu faire mieux tellement c’était… parfait comme scénario. 

Et quelle fête, aussi, après que les gens sur place ayant pris congé (la durée avait été allongée au lundi en raison des ondées de la veille) s’embrassaient. Les automobiles circulant dans le secteur klaxonnaient tellement la fierté était contagieuse. 

UN LEGS GÉNÉRAL 

Jocelyne Bourassa mérite très certainement d’être célébrée un demi-siècle plus tard, à la fois par son sport ainsi que par la famille élargie du sport. 

En cette semaine de la Fête nationale (coïncidence, le spectacle a lieu à l’ancien golf municipal devenu le parc Maisonneuve), l’occasion est trop belle pour ne pas rappeler son immense legs au sport féminin québécois.  

Après que Jocelyne ait été la première à percer et à gagner au plus haut niveau international, Jacqueline Gareau et les trois Sylvie, Daigle, Bernier et Fréchette, ont suivi, tout comme Myriam Bédard. Mélanie Turgeon, les sœurs Dufour-Lapointe et compagnie ont poursuivi la réussite en devenant des championnes du monde ou olympiques, et parfois même les deux. 

Le 50e anniversaire devrait être grand public. Golf Québec a accepté la suggestion d’un hommage posthume. Sachez que le dossier progresse. Les démarches du directeur général, Jean-Pierre Beaulieu, sont maintenant à l’étape de Patrimoine Montréal. 

LA GRANDE QUESTION EST… 

Parle, parle, jase, jase, voici LA question : Gilles Villeneuve a son circuit à l’Île Notre-Dame, ce qui est tout à fait justifié. Pourquoi pas, maintenant, donner le nom de Jocelyne Bourassa au Centre de golf de la ville de Montréal, justement situé sur le site de l’ancien municipal? 

PRÉCISION DE L’AUTEUR 

Vrai que mon amie Jocelyne Bourassa m’avait fait cadeau de cet immense privilège d’agir dans le rôle de son cadet à La Canadienne, et je ne la remercierai jamais assez, incluant dans son au-delà, d’avoir fait de moi un témoin de première ligne de l’une des plus grandes pages d’histoire du golf et du sport. Sachez toutefois que j’ai aussi été journaliste pour plusieurs sports variés, incluant les Olympiques pendant bientôt 50 ans, ce qui apporte une valeur ajoutée aux propos ci-dessus.