Le tatouage sur son poignet gauche se lit : « I believe in the good things coming » (Je crois que le meilleur est à venir). On peut donc en déduire que Grace St-Germain, d’Ottawa, est une optimiste et que sa mentalité est gage de succès.
« Cela rappelle que, quelle que soit l’épreuve que l’on traverse, au golf ou dans la vie, le meilleur est à venir si l’on fait preuve de patience et que l’on ne dévie pas de son objectif », affirme la golfeuse de 19 ans, membre de l’équipe nationale amateur de Golf Canada qui récemment, à l’occasion de l’Omnium féminin CP, a bien voulu discuter de son parcours golfique.
« Mes grands-parents étaient responsables du programme junior au Hylands Golf and Country Club, tout près de l’aéroport. Ils étaient eux-mêmes membres de ce club et invitaient les petits-enfants à jouer. »
Pour la jeune Grace, ce fut le coup de foudre.
« J’avais 7 ans et ça m’a plu tout de suite. C’était mieux que de regarder le golf à la télé. Je passais toute la journée dehors et je jouais avec d’autres enfants. »
Au début, St-Germain avait beau aimer le golf, elle ne le prenait pas trop au sérieux. Mais la donne a changé à 11 ans à la faveur d’une performance inattendue lors d’un tournoi au Québec.
« Mes parents croyaient que je tomberais sous le couperet et ils ont réservé l’hôtel pour deux nuitées seulement, se rappelle-t-elle avec le sourire. Mais je me suis qualifiée et c’est alors que je me suis mise à prendre le golf plus au sérieux. »
Depuis, elle n’a jamais failli à son engagement et son jeu n’a cessé de progresser.
St-Germain a réussi l’un des exploits de sa jeune carrière amateur en 2014 en enlevant le Championnat canadien junior féminin au Thornhill Golf and Country Club de Toronto.
« J’ai entamé le tournoi avec une grande confiance. J’ai enchaîné quelques bonnes rondes, si bien que j’ai entrepris la dernière journée avec une avance de quelques coups », dit-elle.
Et d’ajouter que c’est un conseil à la fois simple et efficace de son entraîneur qui l’a aidée à relaxer avant la ronde finale.
« J’étais très nerveuse. J’étais en tête et je ne savais pas comment faire face à la pression. Je me souviens que mon entraîneur m’a simplement dit de respirer et de sourire. »
Le conseil a fait des merveilles puisque Grace a décroché son premier titre national.
« C’était surréaliste. Ma mère pleurait et mon père m’a serrée très fort dans ses bras. Ce fut une expérience extraordinaire qui m’a donné confiance en mes moyens », indique St-Germain qui a également été couronnée championne amateur de l’Ontario en 2016.
Proche collaborateur de St-Germain depuis trois ans, Tristan Mullally, entraîneur-chef de l’équipe nationale féminine de Golf Canada, n’a que des éloges pour l’engagement et le désir de réussir de son élève.
« Son attitude est très positive, ce qui est essentiel au golf, et son éthique de travail est irréprochable. On voit tout de suite qu’elle est vouée au succès et qu’elle est prête à faire des sacrifices pour s’améliorer chaque jour », note-t-il.
« Grace est encore jeune et en plein développement. Quand elle sera plus forte, elle frappera la balle encore plus loin. Comme son petit jeu est déjà très solide, il est facile de lui prédire une brillante carrière », ajoute Mullally.
Ayant fait partie de la formation de développement avant de se joindre cette année à l’équipe amateur, St-Germain reconnaît les bienfaits du programme.
« Nous avons participé à plusieurs tournois prestigieux partout dans le monde et nous avons eu des entraîneurs et une équipe de soutien extrêmement compétents. Le programme a beaucoup contribué à mon développement », indique-t-elle.
L’un de ses souvenirs les plus chers remonte à 2015, année où elle a participé au Championnat mondial junior féminin au club The Marshes d’Ottawa.
« J’étais du tournoi il y a deux ans et je ne regrette rien. J’ai beaucoup appris de cette expérience et me suis fait plusieurs amies aux quatre coins du monde », dit-elle.
« C’était génial d’être l’héroïne locale et d’avoir le soutien de plusieurs membres de la famille et amis. »
St-Germain ne participera pas au championnat de cette année qui aura lieu au Marshes du 26 au 29 septembre, mais plusieurs de ses amies y prendront le départ.
« Des amies qui participeront au tournoi me demandent des renseignements sur le parcours et sur la sensation que l’on éprouve à représenter son pays en tant que membre d’une équipe. Je les conseille de mon mieux. »
St-Germain souligne aussi à quel point elle a apprécié d’être l’une des favorites locales à l’Omnium féminin CP.
« J’ai grandi à 25 minutes de l’Ottawa Hunt et j’ai trouvé génial que des gens m’encouragent en criant mon nom. Jouer avec l’élite mondiale a été une expérience très enrichissante et motivante. »
À la conclusion de l’Omnium féminin CP, St-Germain a repris ses études à Daytona State où elle termine sa deuxième et dernière année de collège préuniversitaire. À l’automne de 2018, elle poursuivra sa formation à l’Université de l’Arkansas.
« Mon objectif pour les prochaines années, c’est de gagner d’autres tournois et de faire partie de l’élite amateur mondiale. Après l’université, je veux joindre les rangs professionnels. Pour le reste, on verra. »
Bien que plusieurs président un avenir tout en rose à la championne canadienne junior 2014, St-Germain estime qu’il ne faut surtout pas brûler les étapes.
« À chaque jour suffit sa peine, dit-elle. L’important, c’est de continuer à trimer dur chaque jour pour améliorer toutes les facettes de mon jeu. Si je fais ce qu’il faut et continue de m’améliorer, il est sûr que l’avenir me réservera de belles surprises. »