Hale Irwin à Québec

Hale Irwin (Photo Getty)

L’annonce faite par Hale Irwin en appel-conférence pour confirmer lui-même qu’il participera au Championnat de Québec à La Tempête, du 1er au 7 septembre prochains, se situe dans la catégorie des grandes manchettes.
À 69 ans, il compte 45 victoires chez les Champions pour des gains frisant les 27 millions de dollars, 20 autres victoires à la PGA régulière, dont trois fois l’Omnium des États-Unis, et 18 autres sur la scène internationale ou en événements spéciaux.
En plus d’être une légende du golf, Hale Irwin est un parfait gentilhomme.
Il peut être rigolo à sa façon, bien qu’il ressemble à un banquier ou à un dentiste avec son air sérieux.
« Si seulement vous pouviez voir les factures qui rentrent à la maison depuis trois semaines, vous aussi vous seriez à Québec », blague notre multimillionnaire qui a encaissé un autre sept millions à la PGA entre 1969 et 1994, ce qui était énorme à l’époque.
Hale Irwin, qui a fait l’impasse sur les tournois de Sacramento, à compter de vendredi, et d’Endicott, la semaine dernière, a également évoqué le nom du directeur du Championnat, David Skitt, dont il vante le travail. « Il m’aurait tordu le cou si je ne m’étais pas inscrit! »
Voici maintenant la vraie raison qui explique pourquoi il continue et s’accroche à un âge où les gens sont allègrement à la retraite. « Je suis né pour être un compétiteur, ce que je demeure toujours », commente-t-il.
Comme c’est le cas chez les plus grands, Hale Irwin est quelqu’un de très discipliné dans tout ce qu’il entreprend.
« Rien de surprenant dans le fait que Hale soit le numéro un de tous les temps chez les vétérans. Il est super structuré, ce qui représente le bonheur total pour des promoteurs comme nous chez Synchro-Sports. En 11 ans, Hale est le premier à être prêt avant l’heure pour une conférence téléphonique », affirme Skitt en retournant le compliment.
L’Omnium britannique et la clé du succès en vieillissant
Hale Irwin a tout gagné, sauf l’Omnium britannique.
« J’ai toujours eu une préférence pour les parcours traditionnels avec les allées bordées d’arbres plutôt que les terrains côtiers (links). J’ai eu mes chances au British, qui a toujours été le tournoi le plus difficile. J’avais des lunettes à l’époque et quiconque qui en a portées conviendra que ce n’est pas évident avec la météo là-bas », explique-t-il.
Quant à savoir qu’elle est la principale difficulté à surmonter en compétition pour continuer de briller avec l’âge, il ne s’agit pas de puissance, d’énergie et de flexibilité.
« Le plus compliqué est de maintenir la concentration. Pendant 18 trous, il m’arrive de penser à autre chose qu’au jeu, ce qui ne survenait pas auparavant », admet-il.
À son précédent tournoi, au Minnesota, la première semaine d’août, il est devenu le premier à enregistrer trois pointages sous son âge pour décrocher la très honorable neuvième place et établir un autre record.
Il croit à la création d’une Coupe Ryder pour vétérans
Chef de file pendant 45 ans sur les parcours, Hale Irwin s’implique toujours au sein du conseil des joueurs et confirme la possibilité de la création prochaine de la Coupe Ryder mettant aux prises les États-Unis et l’Europe chez les 50 ans.
« Pourquoi ne pas impliquer les médias et le grand public dans un super concours pour les inviter à voter. On pourrait recréer les grands duels choisis par ceux-ci. Je pourrais me retrouver face à Bernhard Langer, quoi que je ne le souhaite pas vraiment avec la qualité de jeu que mon rival potentiel continue de maintenir! Sans blague, ce type de formule pourrait plaire. Pour avoir jasé avec notre président Mike Stevens, cette fois pourrait être la bonne », indique-t-il.
Compétiteur un jour, compétiteur toujours…
La retraite ne semble pas pour demain pour ce membre du Panthéon qui deviendra septuagénaire le 3 juin prochain.
« Il m’arrive de me demander pourquoi lorsque je frais mes valises et prépare mon sac de golf, Je finis néanmoins par toujours prendre la route de l’aéroport », évoque-t-il à propos de son besoin de compétition.
Cinq fois membre de la Coupe Ryder et en quête d’une première victoire depuis 2007, il admet que son tour du chapeau à l’Omnium des États-Unis compte parmi ses souvenirs impérissables. Il a aussi réussi le doublé chez les seniors.
« Je suis évidemment reconnaissant pour la carrière que j’ai connue lorsqu’on m’en parle, mais je ne suis pas pour autant quelqu’un qui vit dans le passé. Ce dont je serais le plus fier serait de remporter un autre titre à mon âge et pourquoi pas le Championnat de Québec très bientôt », termine-t-il.
Pourquoi pas, en effet ?