Johnson survit aux vents et à une attente de dix heures et reste en tête

Dustin Johnson (Andrew Redington/Getty Images)

ST. ANDREWS, Royaume-Uni – L’Américain Dustin Johnson a survécu à une interminable attente et des rafales de vent de plus de 60 km/h en réalisant un oiselet au 18e trou pour une ronde de 69 et une avance d’un coup après le deuxième parcours de l’Omnium britannique, samedi.

Les vents soufflaient à une telle puissance que des balles ont été déplacées sur les surfaces de coups roulés, forçant l’interruption du jeu et un délai qui aura duré presque dix heures. Les frasques de Dame Nature ont obligé les dirigeants du Royal and Ancient Golf Club of St Andrews (R&A) à reporter la ronde finale à lundi, une première en 27 ans.

Vendredi, la deuxième ronde avait aussi été retardée pendant trois heures et demie à cause de la pluie.

Johnson, qui revient d’une deuxième place crève-coeur à l’Omnium des États-Unis, il y a un mois, affiche un score cumulatif de 134, dix coups sous la normale.

L’Anglais Danny Willett, qui a eu droit à un congé samedi, accuse un retard d’un coup. Willett avait eu le temps de terminer son deuxième parcours vendredi avec un score de 69. Paul Lawrie a complété sa ronde samedi et ramené une carte de 70, qui le laisse à deux coups du meneur.

Jordan Spieth, qui tente de remporter la troisième manche du Grand Chelem après ses victoires au Tournoi des Maîtres et à l’Omnium des États-Unis, a connu cinq verts de trois roulés et a d se contenter d’un 72. Il est à cinq coups de Johnson.

« Je crois que je suis encore dans la lutte. Je continue de croire que je peux gagner ce tournoi », a affirmé Spieth.

Après une ronde de 71 jeudi, le Canadien Graham DeLaet s’est qualifié pour les deux dernières rondes avec un score cumulatif de 144. Son compatriote David Hearn a été éliminé après avoir enregistré un total de 147, trois coups au-dessus du seuil de qualification.

Tiger Woods, qui faisait partie du groupe de golfeurs devant compléter son deuxième parcours samedi, a joué 75, un coup de mieux que jeudi. Pour un deuxième tournoi du Grand Chelem consécutif, il a été incapable de franchir le seuil de qualification.

L’organisation critiquée Appelés à compléter leur deuxième parcours à compter de 7 h (heure du Royaume-Uni) samedi, les joueurs n’ont finalement passé que 32 minutes sur le terrain avant que le jeu ne soit interrompu. Plusieurs golfeurs n’ont pas manqué de critiquer les dirigeants du R&A pour avoir même relancé la deuxième ronde. Ce fut notamment le cas de Spieth, qui a déclaré que le jeu n’aurait jamais d reprendre, des propos captés par les microphones des réseaux de télévision.

Le Sud-Africain Louis Oosthuizen, qui avait profité des éléments météorologiques lors de son triomphe à St. Andrews en 2010, s’apprêtait à caler un roulé de quelques pouces pour la normale, au 13e trou, lorsqu’une rafale a fait bouger sa balle de quelques pieds. Pendant qu’il souriait, incrédule devant la situation, une autre rafale a poussé sa balle encore plus loin du trou.

À peu près au même moment, Brooks Koepka a tenté cinq fois de marquer sa balle sur le vert du 11e trou, le plus exposé aux vents.

« J’ai dit (à un officiel) que je ne voulais plus jouer », a confié Koepka.

Un autre officiel s’est présenté et il y a eu dialogue. Rapidement, le bruit a commencé à circuler au sujet de la mésaventure d’Oosthuizen au 13e. C’est là que la décision d’arrêter le jeu a été prise.

Le trio de joueurs derrière Koepka, composé de David Duval, Stewart Cink et Ben Curtis, a passé plus de 30 minutes sur le tertre du 11e trou – d’où ils devaient reprendre le jeu – sans même effectuer un seul coup. Selon Duval, trois groupes attendaient sur le tertre lorsque la sirène a retenti.

David Rickman, directeur des réglements du R&A, a confié que des membres de son personnel avaient passé une heure sur le 11e vert sans voir une seule balle être déplacée à cause des vents, menant à la décision de reprendre le jeu.

« Ce que nous n’avions pas prévu, lorsque nous avons pris notre décision, c’est de voir les vents s’amplifier, a-t-il ajouté. Une demi-heure après la reprise du jeu, les vents avaient augmenté de dix pour cent – de 6,5 km/h. Nous étions déjà près de la limite tolérable. Ce fut la différence. En tant qu’administrateur, j’étais complètement bouleversé, parce que je voyais que les choses avaient changé. Nous savions que ce serait une journée difficile. »

Les incroyables caprices de Dame Nature ont même coûté un coup à Johnson, au 14e trou, une normale-5. Après avoir laissé son deuxième coup tout juste à court du vert, Johnson, qui affichait alors un dossier cumulatif de moins-10, a tenté un coup d’approche mais sa balle est demeurée au bas d’un plateau, à quelque 50 pieds de la cible.

Alors qu’il était sur le point de marquer sa balle, celle-ci s’est mise à rouler au bas du plateau et près de la balle de Spieth, l’un de ses deux partenaires de jeu. Johnson a alors tenté un roulé qui s’est arrêté à 15 pieds du trou, avant de rater le suivant pour un boguey qui le ramenait à égalité avec Willett.

« J’allais poser ma pièce de monnaie sur le vert lorsque la balle s’est mise à rouler, a décrit Johnson. J’ai voulu la marquer une autre fois, et la balle a roulé de nouveau. Et ensuite, Jordan s’est mis à courir vers sa propre balle. C’était plutôt amusant. Je riais de lui. Je ne riais pas de moi. »