ST. ANDREWS, Royaume-Uni – L’Américain Jordan Spieth se trouve à un coup de la tête, et à une ronde d’ajouter la troisième manche du Grand Chelem du golf professionnel aux deux premières, déjà acquises. Et alors qu’aucun amateur depuis Bobby Jones n’a remporté l’Omnium britannique, Paul Dunne a négocié une ronde sans le moindre boguey dimanche à St. Andrews, qui lui permet de partager le premier rang après 54 trous.
Après l’attaque en règle dont a été la cible le vénérable parcours écossais dimanche, 11 joueurs accusaient trois coups de retard ou moins sur un trio de meneurs. Du nombre, six comptent déjà un titre majeur à leur palmarès.
Dunne, un Irlandais de 22 ans, le Sud-Africain Louis Oosthuizen, dernier vainqueur à St. Andrews il y a cinq ans, et l’Australien Jason Day, toujours en quête d’un premier triomphe à l’un des quatre grands tournois du golf professionnel, trônent au sommet du classement avec des scores de 204, 12 de moins que la normale. Après deux rondes de 69, Dunne a été le meilleur du trio dimanche avec une carte de 66, un coup de mieux que Oosthuizen et Day.
« C’est surréaliste, je mène à l’Omnium britannique, mais je n’ai pas de difficulté à croire que j’ai réalisé ces scores, a déclaré Dunne. Si je participais à un tournoi amateur, je ne serais pas tellement étonné de mes scores. Ce n’est qu’un hasard qu’ils aient été inscrits au plus important tournoi au monde. J’espère pouvoir répéter demain. Mais que j’y arrive ou non, je survivrai. »
Outre Spieth, quatrième après une solide ronde de 66, la meute de poursuivants inclut le vétéran Padraig Harrington (65), seul au cinquième rang à un coup du prodigieux texan. Elle réunit aussi Sergio Garcia (68), Justin Rose (68), Retief Goosen (69), Adam Scott (70) et Zach Johnson (70), tous postés à trois coups de la tête parmi un groupe de neuf joueurs.
Alors que Garcia espère encore ajouter son nom, un jour, à la prestigieuse liste de gagnants de tournois majeurs, les quatre autres ont tous réussi le tour de force au moins une fois en carrière.
Des 80 golfeurs ayant pris le départ dimanche, seulement 11 ont joué au-dessus de la normale, dont Dustin Johnson, le meneur après le deuxième parcours, et l’Écossais Paul Lawrie.
Johnson a connu, en fait, l’une des pires rondes de la journée, se contentant d’un score de 75 qui lui confère un total de 209, cinq coups derrière les trois meneurs. Alors que ses rivaux additionnaient les oiselets, Johnson n’en a obtenu qu’un seul, au 15e trou, et il a terminé son parcours avec trois bogueys consécutifs.
« Je vais devoir connaître une ronde hors de l’ordinaire pour espérer gagner, a admis Johnson. En ayant un bon départ, qui sait ce qui peut arriver. Tout est possible.
« Je n’ai pas le sentiment d’avoir si mal joué, a-t-il plus tard mentionné. Je ne suis tout simplement pas parvenu à caler mes roulés. J’avais l’impression d’effectuer de bons roulés, mais ils ne tombaient pas dans la coupe. Il n’y a pas grand-chose à faire face à cela. »
Quant à Lawrie, il a été victime d’un coûteux double boguey au 17e trou, et il accuse un retard de six coups sur le sommet.
Seul Canadien toujours en lice, Graham DeLaet a réussi cinq oiselets, en route vers une troisième ronde de 68, et un total de 212.
Pas depuis 62 ans
Dans la longue histoire du golf, seulement six joueurs sont parvenus à remporter les deux premières étapes du Grand Chelem, mais un seul a ajouté l’Omnium britannique, soit Ben Hogan en 1953. Jordan Spieth aura donc l’occasion de passer à l’histoire lundi, sur la scène la plus prestigieuse du golf professionnel.
« Je vais jouer avec l’intention de gagner, a déclaré le talentueux golfeur, qui célébrera son 22e anniversaire de naissance le 27 juillet.
« Je ne veux pas terminer troisième, je veux gagner. Et donc, je vais garder mon approche et tenter de rester au plus fort de la lutte, si tout ne va pas bien au début. Et si tout va bien, je vais maintenir cette cadence pour essayer de prendre les devants. Ce sera difficile. »
Plus jeune professionnel sur le terrain, Spieth a paru calme malgré le moment historique qui l’attend au détour.
Son objectif, au début de la compétition, était de traiter l’Omnium britannique comme n’importe quel autre tournoi qu’il tente de gagner. Même pendant le long délai, samedi, il dit que ses pensées ne sont pas allées vers la possibilité de boucler le Grand Chelem. Mais il ne pourra y échapper, maintenant, et Spieth ne considère pas qu’il s’agisse d’un problème.
« Si j’ai une chance dans le dernier droit, si elle se présente, je vais l’accueillir de façon positive. Pour moi, ce n’est pas une situation négative. En fait, c’est presqu’un avantage. Pourquoi est-ce que ça entraînerait plus de pression négative? »