HONOLULU – Quelques jours après avoir triomphé à Maui, Justin Thomas est devenu le septième joueur à rejoindre le « Club des 59 » sur le circuit de la PGA en calant un roulé de 15 pieds pour un aigle à son dernier trou, jeudi, à l’Omnium Sony.
Thomas détenait une avance de trois coups sur son compatriote américain Hudson Swafford, et de quatre coups sur le Sud-Africain Rory Sabbatini. Huit autres joueurs accusaient cinq coups de retard.
Les trois Canadiens inscrits, soit Mackenzie Hughes, David Hearn et Nick Taylor, ont tous ramené des cartes de 68, deux coups sous la normale.
Thomas croyait avoir perdu espoir de jouer 59 quand son coup de départ au neuvième trou, une normale-5, du Waialae Country Club a abouti dans une fosse de sable. Il ne croyait pas pouvoir atteindre le vert avant de voir Daniel Berger cogner un coup de fer-4 à partir de la fosse jusque sur le vert.
Thomas s’est dit que « ce n’était pas le moment pour se contenter d’une simple sortie ».
Il a utilisé son fer-5 et a réussi une belle frappe qui a permis
à la balle d’aboutir à 15 pieds de la coupe. Thomas n’a pas perdu de temps sur le vert et a rapidement calé son roulé pour un score de 59 (moins-11). Il a légèrement agité le poing en guise de célébration, tandis que ses partenaires de jeu Berger et Jordan Spieth paraissaient encore plus heureux que lui.
« C’était plus excitant de voir leur réaction », a raconté Thomas.
Jim Furyk était le plus récent golfeur à avoir remis une carte sous les 60, quand il avait établi un record avec une ronde de 58 au Championnat Traverlers, l’été dernier. Furyk avait aussi réussi un 59 en 2013 au Championnat BMW, ce qui lui avait permis d’ajouter son nom à ceux d’Al Geiberger, Chip Beck, David Duval, Paul Goydos et Stuart Appleby dans la légende.
Thomas, qui est âgé de 23 ans, a réussi l’exploit sans jamais avoir l’air de forcer lors d’une journée idéale pour les bons scores _ peu de vent, des allées rapides et des verts mous.
Son seul boguey a été commis à son deuxième trou _ le 11e, une normale-3 _ quand son coup de départ a trouvé une fosse et qu’il a raté un roulé de 18 pieds pour la normale.
Duval est le seul autre golfeur à avoir inscrit son 59 grâce à un aigle au dernier trou. Furyk, en 2013, est le seul autre à avoir joué une ronde de 59 malgré un boguey.
Spieth, un bon ami de Thomas depuis l’âge de 13 ans, était plus nerveux que Thomas et beaucoup plus expressif. Thomas a tenté un roulé de 30 pieds pour un oiselet au septième trou, mais la balle a tout juste effleuré la coupe sans tomber dans l’objectif. Spieth s’est saisi l’arrière du cou, déçu.
« C’est comme être assis sur le banc pendant que votre coéquipier lance un match parfait, a raconté Spieth, qui avait passé du beau temps avec Thomas et Berger dans un complexe hôtelier il y a quelques semaines à Maui. C’était génial. »
Il y a seulement quatre jours, Thomas a remporté le Tournoi des Champions à Kapalua grâce à des oiselets à ses deux derniers trous. Jeudi, il a commencé avec un aigle au 10e trou. Ce n’était que le début.
Le plus beau moment est survenu au dernier trou, avec Berger et Spieth en bordure du vert observant Thomas écrire une page d’histoire. Berger a levé les bras au ciel. Spieth a montré le poing gauche.
« Le plus spécial pour moi, c’était de voir leur réaction au dernier trou, a mentionné Thomas. De faire ça avec deux de vos meilleurs amis sur le terrain et deux amis avec qui vous jouez depuis longtemps… C’est avec eux que je vais continuer à jouer pendant 20, 25 ans. C’était vraiment spécial. »
Goydos est le seul autre golfeur à avoir joué 59 lors de la première ronde, en 2010 à la Classique John Deere. Il avait éventuellement terminé en deuxième place derrière Steve Stricker.
C’est peut-être pour cette raison que Thomas est resté aussi calme. Il dit avoir tout de même pensé au 59 quand il a marché sur le dernier vert.
« Je me disais: ‘Si tu le réussis, qu’est-ce que tu vas faire? Ce n’est pas comme gagner un tournoi’, a mentionné Thomas. Il reste trois jours au tournoi. »