Avant que Mike Weir ne fasse son entrée sur le circuit PGA TOUR Champions en mai, il a remonté dans le temps en jouant sur le Korn Ferry Tour. Face à un peloton regorgeant d’étoiles montantes du golf, dont beaucoup ont la moitié de l’âge de Weir, le champion 2003 du Tournoi des Maîtres a su tirer son épingle du jeu.
Cette attitude de ne jamais abandonner n’a jamais quitté Weir, même quand il semblait que son jeu l’avait fait.
« Mon état d’esprit était de terminer le plus bas possible, » explique Weir à propos de son résultat É17 à la récente Classique LECOM Suncoast du Korn Ferry Tour. Il s’agissait du meilleur résultat de Weir depuis 2014 lors d’un tournoi sanctionné par la PGA.
« À l’aube de mes débuts (sur le circuit PGA Tour Champions), j’ai ressenti une énergie différente et je pense qu’en côtoyant les gars de la Coupe des Présidents et en jouant avec des jeunes sur le circuit Korn Ferry Tour, j’ai l’impression de pouvoir rivaliser à ce niveau. Je me sens bien et cela me dynamise. »
Weir était l’un des adjoints au capitaine Ernie Els en décembre au Royal Melbourne et, cette année, son horaire lui permet d’œuvrer sur le circuit Korn Ferry Tour avant de fêter ses 50 ans en mai.
Vainqueur à huit reprises sur le circuit de la PGA, il a déclaré travailler avec un entraîneur pour son élan, Mark Blackburn, un préparateur physique, Jason Glass, et un psychologue sportif, Rich Gordon. Et cela n’évoque vraiment pas un fonctionnement au ralenti pour Weir, qui est actuellement en voyage de ski avant son retour à l’action dans quelques semaines sur le Korn Ferry Tour.
« Le golf est un sport où tout doit bien fonctionner. Vous devez avoir les idées en place. L’équilibre dans ma vie est bon, » confie-t-il. « Toutes ces choses sur lesquelles j’ai travaillé si fort portent fruit. »
L’avenir était plutôt sombre pour Weir il y a quelques années à peine, alors qu’il luttait contre une myriade de blessures et se trouvait dans une situation difficile en ce qui concerne son statut sur le circuit de la PGA.
Le Korn Ferry Tour a une catégorie d’exemption spéciale pour les golfeurs âgés de 48 et 49 ans. Puisque Weir a accumulé plus de 28 millions de dollars en bourses au cours de sa carrière en PGA Tour, il est l’un des joueurs les mieux cotés à tenter sa chance sur le Korn Ferry Tour en vertu de cette dispensation spéciale. Il peut essentiellement choisir son horaire. Mais avant d’arriver à ce chiffre magique, Weir a pris toutes les occasions de jouer qui se présentaient — y compris en Europe et en Australie.
Mais à aucun moment n’a-t-il cru bon d’abandonner.
« Même lorsque je me débattais vraiment, je n’ai jamais pensé à cela. Je sais quel genre de joueur je suis et je sais que ce n’était pas ce que je démontrais sur le terrain de golf, » explique-t-il. « Il y a eu un certain nombre de choses que j’ai dû régler à la suite de blessures et pour retrouver ma mobilité et ma technique. Je l’ai pris comme un grand défi. »
Drew Weaver, qui a joué avec Weir lors des deux premières rondes de la Classique LECOM Suncoast, affirme que Weir avait une excellente attitude et une meilleure perspective sur l’avenir depuis l’an dernier. Les deux se sont rencontrés en 2007 lorsque Weaver a joué à l’Omnium britannique en tant qu’amateur. À cette époque, Weir était 40e au monde.
« Il a encore un jeu du tonnerre, » avoue Weaver. « Son petit jeu a toujours été incroyable et sa frappe, excellente. C’était très agréable de le voir jouer aussi bien qu’il l’a fait, d’un bout à l’autre du parcours. »
Une partie de l’inspiration de Weir — hormis le dynamisme qu’il a ressenti en jouant sur le Korn Ferry Tour, tout comme Weaver, ou en étant dans le vestiaire de l’Internationale lors de la Coupe des Présidents — est de voir à quel point ses compatriotes canadiens se débrouillent bien en PGA Tour.
Il était en déplacement toute la journée lors de la victoire de Nick Taylor dimanche au tournoi Pro-Am AT & T de Pebble Beach, mais il est arrivé à son hôtel à temps pour voir Taylor jouer les 17e et 18e trous et sceller l’issue de la compétition. Ce tournoi, où Weir a terminé deuxième à deux reprises — en 2005 et 2009 — est important, affirme Weir, et il est ravi d’avoir vu un Canadien soulever le trophée.
Le gain de Taylor lui a ouvert la porte du Tournoi des Maîtres. Et ce sera la deuxième fois seulement que le rouge et blanc pourra compter sur un quatuor à Augusta National.
« Pendant un certain nombre d’années, il n’y avait que moi et un autre gars ou parfois deux. Plus vous avez de chevaux au départ, meilleures sont vos chances de gagner, » d’analyser Weir.
Et un autre ajout unifolié ne le surprendrait pas.
Weir remarque le succès qu’ont connu les golfeurs australiens et sud-africains lors de tournois majeurs.
« Nous comptons sur ce genre de joueurs de talent, » dit Weir. « Quelqu’un d’ici va percer et gagner un tournoi majeur plus tôt que tard. Cela fait longtemps que j’ai gagné, il faut donc que quelqu’un d’autre prenne la relève. »
Bien qu’il soit peu probable que Weir dispute des tournois majeurs autres que le Masters — quoiqu’il ne faille jamais dire jamais — il se concentre bien plus sur le chemin qui l’attend.
Il affirme qu’il n’a pas l’intention de jouer d’événements Korn Ferry Tour après la célébration de ses 50 ans, mais qu’il le fera à quelques reprises avant mai. Il disputera également le Championnat Corales Puntacana Resort & Club en PGA Tour avant de se rendre à Augusta. Les amateurs canadiens verront également Weir à l’Omnium canadien RBC en juin.
Entretemps, il célébrera la remise du diplôme universitaire de sa fille aînée à la fin avril. Sa plus jeune fille vient tout juste de commencer ses études universitaires, ainsi Weir devient un empty nester comme la plupart des parents de son âge.
Mais la plupart des parents de son âge n’ont pas la possibilité de reprendre leur carrière à 50 ans avec un regain d’optimisme (ou le fameux veston vert).
« Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu de moments frustrants, mais mon cerveau ne fonctionne pas de cette façon, » explique Weir au sujet de ces dernières années. « J’ai toujours cru que j’allais trouver un moyen de m’améliorer, de faire ce que j’ai à faire et de trouver le moyen de m’en sortir. »