Maude-Aimée toujours en LPGA et le golf en deuil d’une grande dame

Une deuxième carte consécutive de 65 n’a pas tout à tout suffi à Brooke Henderson pour aller en prolongation et Maude-Aimée LeBlanc, que la LPGA conserve dans ses rangs, sont deux éléments à retenir du Championnat Kingsmill, en Virginie, au cours de la fin de semaine.

Commençons par Brooke, en feu jusqu’en toute fin en enregistrant des oiselets aux 15e, 16e et 17e pour sceller à moins 13.

C’est un coup de plus qu’Ariya Jutanugarn, la gagnante en éliminatoire devant Nasa Hataoka et In Gee Chun.

Maude-Aimée LeBlanc a bien entrepris le tournoi avec 69 et 70 avant de boucler avec 75 et glisser de 38e à 67e en égalant la normale pour les trois parcours.

Une séquence de trois trous lui a fait perdre quatre coups aux 6e, 7e et 8e.

Autorisation prolongée

L’exemption médicale de la LPGA suite à une blessure aux dos l’été dernier, qui permettait à Maude-Aimée de demeurer au circuit depuis le début de la saison, a été prolongée.

La bonne nouvelle est qu’elle peut y rester encore quelques semaines (5).

LPGA refait périodiquement ses listes prioritaires et grâce à ses résultats (cinq épreuves complétées sur huit), Maude-Aimée peut poursuivre avec une autre évaluation à suivre.

En encaissant 2710$ à Kingsmill, Maude-Aimée LeBlanc hausse ses gains à 24 599$ pour la 111e place

L’Ontarienne Brittany Marchard a terminé 42e à moins trois. Anne-Catherine Tanguay a joué 69 et 73. Elle a raté la qualification par un seul coup. Alena Sharp a aussi été éliminée avec 73 et 74 Cette victoire était la deuxième d’Ariya Jutanugarn en trois ans à cet endroit et sa sœur  Moriya a terminé 10e.

Le prochain rendez-vous régulier de la LPGA suit dès jeudi avec la présentation de la classique Volvik à Ann Arbor, au Michigan. C’était la deuxième semaine de suite que la LPGA devait écourter un tournoi en raison de la météo. Les employés à l’entretien à Kingsmill étaient au travail dès deux heures dans la nuit de dimanche pour retirer l’eau des fosses de sable avec des pompes et sauver in extremis la présentation.

Carol Mann aura été une très grande dame dans tout !  

Bien voyons. Qu’y a-t-il dans l’air ces temps-ci pour faucher les légendes ?

En moins d’une semaine, voilà que le Panthéon perd un autre illustre nom avec le décès de Carol Mann alors que la dépouille de Doug Ford, le champion des Maîtres le plus âgé chez les survivants à 95 ans, vient à peine de nous quitter.

Madame Mann avait 77 ans.

On a toujours dit la « grande » Carol Mann et sachez que ce n’est pas seulement parce qu’elle était une très digne dame, mais qu’elle mesurait aussi 6 pieds 3 pouces. Ce n’est pas un hasard si la « twittersphère » s’est mise en action avec Annika Sorenstam comme chef des opérations Internet.

« Je suis honorée d’avoir pu connaître Carol Mann dans ma vie », a déploré Annika.

En avant les femmes…

En toute vérité, Madame Mann aura su être grande dans plein de domaines.

Ses 37 victoires, incluant deux titres de Grand Chelem dont l’Omnium des États-Unis, la gardent à ce jour au 11e rang de tous les temps sur la LPGA.

Au-delà de tout cela, elle était surtout une grande dame.

Dire que j’ai bien connu Carol Mann serait exagéré. Cet honneur revient nettement davantage à Jocelyne Bourassa, les deux ayant étroitement travaillé ensemble pour bonifier le golf féminin. Luc Brien a aussi rencontré la disparue comme directeur-fondateur de l’Omnium canadien, jadis La Canadienne et la Classique du Maurier.

Lors de la victoire de Jocelyne devant son monde au club Municipal en 1973, (dont on fêtera les 45 ans à la Fête des pères) dans un inoubliable moment du sport au Québec et au Canada, Carol avait retardé son vol pour quitter Montréal et suivi l’élimination pour aller féliciter la « petite fille » de Shawinigan-Sud.

Lors de mon été comme cadet au circuit féminin, pour lequel je remercie encore et toujours Jocelyne chaque fois qu’on se voit, la dame avait  toujours un moment d’attention.

J’ai revu Carol Mann comme journaliste, notamment au souper des célébrités pour les enfants malades de Dick Irvin, au Reine-Elizabeth.

Comme Billie Jean

Carol Mann a été une grande dame de silhouette, de personnalité et d’influence. À cela, il faut ajouter son impact non moins grand comme présidente de la LPGA entre 1973 et 1975.

Jocelyne Bourassa pourrait en raconter très longuement parce quelle était numéro deux ou trois.  Avec la compétence et l’énergie de Carol Mann, les filles avaient « tassé » les bonhommes pour prendre le contrôle de leurs affaires.

Entre autres, l’Omnium du Canada est devenu un tournoi majeur, le calendrier a dépassé les 45 tournois par année et les bourses ont pris du volume avec l’embauche de Ray Volpe dans le rôle de commissaire, qu’elles sont allées chercher à la Ligue nationale.

On connait la suite avec Annika et Lorena Ochoa qui ont repris le flambeau et maintenant Brooke Henderson qui n’est plus très loin.

Si le tennis a eu Billie Jean King, le golf a pu très bien compter sur Carol Mann.

Au nom du golf, merci Madame Mann d’avoir été tout simplement grande dans tout !

Dernier appelé, mais premier élu 

Quelle histoire que celle de Michael Arnaud au tournoi BMW au cours de la fin de semaine, sur le circuit Web.com en Caroline du Sud.  Dernier joueur accepté via la liste de remplacement, celui-ci a remporté le tournoi avec une fiche de -27.

Il entrepris sa conquête avec un compte de 60 en ouverture. Il était rien de moins que neuf sous la normale après sept trous grâce à cinq oiselets et deux aigles et n’a jamais perdu les devants par la suite.

Il faut savoir qu’Arnaud, 38 ans, n’a jamais gagné auparavant et ses plus reluisants résultats sur le circuit Web.com ont été deux fois dans les dix premiers et rien de plus.

Cet Américain aura aussi été solide que surprenant. En scellant avec 63, on ne peut quand même pas dire qu’il a cédé sous la pression.

Wise, la machine !  

Vainqueur du tournoi Byron Nelson à seulement 21 ans, Aaron Wise possède aussi un compas dans l’œil avec ses statistiques exceptionnelles.

Il a atteint 50 des 56 allées et 66 des 72 verts en coups réguliers.

Plus précis que cela, on passe à la catégorie… machine.

Brooke à la maison

Moment très rare cette semaine alors que Brooke Henderson prend congé, ce qui est un bien grand mot puisqu’elle va chez-elle, en Floride, peaufiner sa préparation en prévision de l’Omnium des États-Unis dans deux jeudis.

Brooke est une jeune femme forte à 20 ans. Elles ne sont que quatre au top cent de la LPGA à avoir été des douze premiers rendez-vous de la saison.