« Les appels à la simplification des règles font partie du train-train du journaliste durant les mois d’hiver. D’innombrables mots sur le sujet ont été déversés sur un public irrémédiablement tolérant, mais cette simplification depuis longtemps recherchée ne vient pas. » − Henry Longhurst, 1937
Et dire que je croyais avoir trouvé une idée originale pour le présent blogue! Longhurst, une légende du journalisme de golf, m’a simplement précédé de 80 ans.
La citation en question se trouve dans les premières pages d’un petit livre intitulé « The Rules of Golf in Plain English ». Maintenant à sa quatrième édition, ce livre a été coécrit par deux avocats texans. Jeff Kuhn est un officiel des règles accompli; Bryan Garner est un vulgarisateur expert, capable de rendre le charabia juridique accessible au profane.
Leur ouvrage fait exactement ce qu’annonce le titre. Approuvé par l’USGA, son contenu est structuré de façon plus logique, compréhensible et lisible que le livre officiel des règles. (Vous pouvez l’acheter en ligne.)
Mais, n’en déplaise à M. Longhurst, l’histoire a prouvé la fausseté d’une de ses affirmations : le public golfeur n’est assurément pas « irrémédiablement tolérant ».
L’existence même de « The Rules of Golf in Plain English » traduit la complexité des règles du golf. Résultat : si de nombreux golfeurs s’intéressent aux règles, ils ne sont pas prêts à passer des heures à se creuser les méninges pour essayer de comprendre des règles alambiquées. (Je jure que je ne dis pas ceci parce que j’ai tout récemment obtenu de piètres résultats à mon premier examen de certification de Niveau 3 des Règles du golf.)
Si vous ne me croyez pas, demandez à Adam Helmer. Rares sont ceux qui sont plus qualifiés que le directeur des règles, des compétitions et du statut d’amateur de Golf Canada. Il détient le plus haut certificat possible de Golf Canada, du R&A et de l’USGA et a été officiel dans des tournois d’élite comme l’Omnium canadien RBC, l’Omnium féminin CP, l’Omnium des États-Unis et le Championnat des Joueurs.
« Le défi qui se pose à un compétiteur d’un sport où il n’y a la plupart du temps pas d’officiels est le suivant : comment observer les règles si tu ne les connais pas ou ne les comprends pas? Il est difficile de faire la bonne chose si tu ne sais pas quelle est la bonne chose. »
Mais tout espoir n’est peut-être pas perdu.
Le mois prochain, au moins une partie du rideau sera levée sur les travaux d’un comité de réflexion sur la modernisation des Règles du golf.
Le Comité conjoint sur les règles, composé de représentants de l’USGA et du R&A, ainsi que d’un délégué de Golf Canada, promet une clarification radicale du livre des règles. Après des mois de rétroaction et de révision, un nouveau code sera publié au plus tard en 2020.
« Rien n’a été épargné, rien n’était sacré, de dire Helmer. Plusieurs pensent que ce changement se faisait attendre depuis trop longtemps, mais je crois que l’attente en valait la peine. »
Selon Helmer, la mission du groupe de travail consistait notamment à trouver le moyen de mieux instruire les golfeurs, ceux du dimanche et ceux de l’élite, en mettant l’accent sur la technologie. Ce concept avait également été invoqué par Mike Davis, directeur exécutif de l’USGA, lors de l’assemblée générale annuelle de l’association, plus tôt ce mois-ci.
« Pourquoi quelqu’un n’utiliserait-il pas son téléphone intelligent pour demander : Je viens de frapper ma balle dans un obstacle d’eau. Quelles sont mes options? »
Merveilleux, non? Mais ce serait encore mieux si on pouvait accélérer le processus avant que je passe mon examen final en avril…