Depuis aussi loin qu’à la mi-mars, les équipes d’entretien des parcours s’attaque à la glace… ce que nos villes n’ont pas toujours bien accompli sur nos trottoirs, comme en témoignent les filées qui patientent dans les cliniques orthopédiques surchargées d’éclopés. Pas le choix.
« C’est le pire hiver que j’ai vu », affirme Doug Meyer, très respecté surintendant à Beaconsfield.
« Cinq pouces de glace, je n’ai jamais rien vu de tel et ça fait 45 ans que je suis dans le golf », ajoute cette référence autant au Québec qu’à l’étranger.
Les conséquences auxquelles on assiste résultent d’un hiver complètement yoyo durant lequel il y a eu 12 épisodes de gel/dégel. Un décompte rendu officiel par Environnement Canada.
L’opération déglaçage a été majeure et elle était obligatoire compte tenu de la neige qui nous est tombée dessus tôt en novembre et qui est restée.
« Nous n’avons pas le choix, poursuit Doug Meyer. Selon la culture de gazon, qu’il s’agisse du pâturin (poa annua) ou agrostide (bent), les racines peuvent vivre entre 60, 70 et jusqu’à 90 jours si elles sont coupées d’oxygène. Les toiles protectrices aident, mais on les installe uniquement sur les verts. »
Équipement lourd
Aux grands maux, les grands moyens: au club Le Mirage, c’est l’équipement lourd qu’on a sorti, dont des souffleuses d’un modèle comme on en voit sur les autoroutes pour déblayer les 36 tertres de départ et les allées, sans oublier les verts.
Ce n’est pas donné. « La facture va s’élever dans les 20 000 $ à 25 000 $ », mentionne René Noël, directeur général du Mirage, qui reste aux aguets.
Je m’adresse à tous les clubs qui ont pris des initiatives afin de redonner aux parcours leur verdure. Je leur dis bravo pour toutes les actions prises.
Comme on sait cependant, les budgets ne sont les mêmes partout. Alors, les amateurs qui fréquentent les clubs moins prestigieux joueront sans doute sur des terrains plus verts s’ils patientent une semaine ou deux avant de lancer leur propre saison.
Pour le reste, la nature devrait faire son oeuvre.