Les vaillants efforts de golfeurs canadiens frôlant la victoire sont la marque de l’Omnium canadien RBC depuis quelques années.
La magnifique performance de l’amateur Jared du Toit, l’an dernier, qui l’a mené en finale au neuvième rang ex æquo, illustre cette tendance.
La dernière fois qu’un Canadien a remporté le championnat masculin du Canada, c’était en 1954, mais depuis la victoire de l’Américain Scott Verplank en 2001, des joueurs comme David Morland IV, Adam Hadwin, David Hearn et plus fameusement Mike Weir sont passés près de mettre un terme à la disette.
Weir a frôlé la victoire à Glen Abbey en 2004. Le gaucher de Brights Grove, Ontario, était au sommet de sa forme à l’époque, Vijay Singh aussi. No 1 mondial en arrivant à Oakville, Singh vivait une des plus formidables saisons de golf de l’ère moderne après Tiger Woods. Presque 18 mois après sa victoire au Masters, Weir a su garder son avance de deux coups pour entamer la ronde du dimanche et semblait toujours en contrôle à l’amorce du retour, surtout quand il a réussi l’oiselet au 10e trou.
En voyant la foule assemblée autour du groupe de Weir au 16e tertre, un officiel du PGA TOUR dira : « C’est la folie ici. »
Les spectateurs sentaient que l’histoire était en train de s’écrire sous leurs yeux. Le moment était bien choisi : 50 ans après la victoire de Pat Fletcher, peu après le décès du légendaire Canadien Moe Norman et la veille du match où Équipe Canada allait gagner la Coupe du monde de hockey à Toronto, non loin de là.
Mais le destin en a voulu autrement. Peu après ces mots inquiets de l’officiel, Weir inscrira un bogey au 16e trou et ratera l’oiselet au 18e. La table était mise pour le triomphe de Singh au troisième trou de prolongation, quand la balle de Weir est tombée à l’eau alors qu’il jouait ce 18e trou pour la troisième fois en moins d’une heure.
Weir, de même que Hadwin et Hearn qui ont tous deux échappé de peu le trophée de l’Omnium canadien, n’exprimera jamais d’amertume. Lors de récentes interviews, les trois hommes ont affirmé que le gain le plus important de cette expérience fut une grande exaltation, à peine teintée de déception. « Aucun, déclare Weir quand on lui demande s’il a des regrets. Juste de ne pas avoir gagné, mais c’était une semaine formidable. »
L’aventure de Hearn, il y a deux ans, était à la fois semblable et différente de celle de Weir. Lui aussi menait au 16e trou, mais Jason Day, jouant dans le groupe qui le précédait, a inscrit trois oiselets. Singh était dans le groupe précédant Weir 11 ans plus tôt. Même si Day n’était pas encore au premier rang mondial, la série de victoires qui allait l’y mener a débuté à Glen Abbey.
Hearn, qui a terminé en troisième place, et Weir étaient tous deux vétérans du PGA TOUR quand ils ont presque remporté le championnat national.
Adam Hadwin, lui, n’en était qu’à sa deuxième année sur le circuit professionnel. Peu connu hors de la communauté golfique canadienne, il était seul en tête du tableau ce dimanche de 2011, au Shaughnessy G&CC, non loin de sa ville natale d’Abbotsford, C.-B., quand il a joué quatre roulés au 8e trou, une normale 3. Ses coups perdus lui ont coûté la chance de participer à la prolongation remportée par Sean O’Hair.
Avec le recul, Hadwin dit que c’est la nouveauté de l’expérience qui en a fait quelque chose de si unique, irréel même. « On n’attendait rien de moi, se souvient-il. Je n’étais même pas membre du circuit à l’époque… je n’avais rien à perdre. »
D’autres Canadiens ont aspiré au titre, même si la victoire ne leur était pas aussi accessible. David Morland IV est resté dans le peloton de tête pendant les quatre jours du tournoi de 2011 au Royal Montréal. Après son score de 66 le dimanche, il talonnait les meneurs, mais Verplank a tenu bon avec 67 pour gagner par trois coups. Morland a inscrit une É5 avec deux coups de trop.
Bien qu’ils n’aient jamais menacé la tête du tableau, Graham DeLaet (É7) et Brad Fritsch (É9) ont tous deux affiché des top 10 il y a trois ans, au Royal Montréal également. À Glen Abbey, il y a huit ans, deux Canadiens – Stephen Ames et Chris Baryla – ont terminé ex æquo en huitième place.
Si l’on remonte plus loin, on note Dave Barr qui a joué son meilleur Omnium canadien en 1988 quand il s’est classé en quatrième place à égalité, alors que son compatriote Gordie Smith terminait à É7. La performance de Barr reflétait celle de Zokol, cinq ans plus tôt, qui avait été jusque là la meilleure pour un Canadien depuis l’arrivée du tournoi à Glen Abbey.
Cet article a été publié dans l’édition juin 2017 du magazine Golf Canada. Pour lire l’article dans le format original, cliquez sur l’image.