Une histoire de héros

(Golf Canada)

Si vous jetez un coup d’œil à la liste des noms inscrits au Panthéon des sports canadiens, vous verrez que 17 de ses illustres membres ont fait carrière au golf. Toutes des personnes dont les Canadiens férus de golf devraient connaître l’histoire, de grands noms comme Marlene Streit, George Knudson, Sandra Post et les frères Murray.

Seuls deux de ces 17 légendes ont été intronisées au Panthéon à titre de bâtisseurs plutôt que d’athlètes. Ce sont Stanley Thompson, qui fut réellement un bâtisseur de parcours de golf, et Jocelyne Bourassa, une fameuse athlète qui s’est surtout démarquée en faisant progresser le golf féminin au pays.

Le golf canadien a toutefois bénéficié de l’apport d’un bien plus grand nombre de bâtisseurs au fil des ans. C’est ce qui a inspiré la création du Temple de la renommée du golf canadien, afin d’honorer nos grands golfeurs et golfeuses, ainsi que des personnages dont les accomplissements ne se mesuraient pas en titres ou en trophées.

« Quand on pense au golf, aujourd’hui, on oublie les amateurs, note Meggan Gardner, conservatrice du Musée et Temple de la renommée du golf canadien. On se souvient des grands noms, comme Tiger Woods, Mike Weir et Sandra Post, car on célèbre toujours les professionnels. Mais on néglige tous ces amateurs qui étaient occupés à élever une famille plutôt qu’à devenir pros, et aussi tous ces gens souvent sous-estimés qui ont œuvré au sein de l’industrie golfique, comme les architectes de parcours et les journalistes de golf. Il n’y avait pas de panthéon pour eux et pourtant, ces personnes qui ont contribué à faire du golf canadien le sport d’excellence qu’il est devenu méritaient d’être reconnues. »

En 1966, l’Association Royale de Golf du Canada (RGCA), aujourd’hui Golf Canada, a entrepris de corriger cette situation en mettant sur pied un comité pour évaluer la pertinence de créer un temple de la renommée. Il a évidemment conclu que l’initiative valait la peine et trois ans plus tard, le conseil d’administration nommait un comité de sélection composé de 13 membres. Après avoir adopté sa charte, le comité a commencé à recommander des candidats de mérite à l’intronisation.

Le Temple de la renommée du golf canadien annonçait son panthéon inaugural en 1971, célébrant George Cumming, George S. Lyon, Ada Mackenzie, Charles Murray, Sandy Somerville et Marlene Streit. Ce furent les premiers membres d’une élite qui compte aujourd’hui 79 noms, y compris les intronisés de cette année, Bob Vokey et Judy Darling Evans.

Le Musée a précédé de quelques décennies le Temple, car la RCGA avait toujours collectionné des éléments de son histoire, archivant de manière informelle ses résultats de tournois et procès-verbaux de réunions. Une référence au « Musée », une petite pièce, au siège social de la RCGA, où étaient remisés divers objets et documents importants, apparaît dans une note datée de 1956.

La collection du Musée s’est enrichie au fil des ans pour atteindre des proportions incroyables et elle ne cesse d’évoluer. Un nouveau site Web sera lancé ce printemps pour présenter davantage de documents et d’images aux esprits curieux. Le processus de numérisation en cours devrait rendre ces ressources plus accessibles aux chercheurs, aux étudiants et à tous ceux qu’intéresse l’histoire du golf et de ses pionniers au Canada.

« L’histoire du sport en général n’est pas reconnue par le milieu universitaire, ajoute Gardner. On ne l’enseigne pas dans les écoles. Outre leurs exploits et leurs réalisations hors du commun, tous ceux et celles qu’honore notre Temple de la renommée ont fait progresser le golf et furent des gens d’influence dans le sport. »

Notons que le Musée et Temple de la renommée du golf canadien est financé,  mais pas exploité, par Golf Canada.


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Cet article a été publié dans l’édition de avril 2017 du magazine Golf Canada. Pour lire l’article dans le format original, cliquez sur l’image.