Gordon et le golf

Scott Simmons laisse un héritage durable

Scott Simmons
Scott Simmons (Golf Canada)

Scott Simmons, ex-chef de la direction de Golf Canada, démissionnaire après 10 ans à son poste, ne veut pas parler d’héritage, y préférant infrastructure. De même, il répugne à utiliser le mot défi, y substituant celui d’opportunité.

Quand Simmons a pris les rênes en 2007, il aurait bien fait d’avoir à l’esprit la première phrase d’Un conte de deux villes de Charles Dickens : « C’était le meilleur et le pire de tous les temps. »

Il y a 10 ans, le paysage du golf changeait, comme il continue de le faire. Les profils démographiques et économiques, et autres plaques tectoniques qui avaient propulsé le golf à des niveaux sans précédent, se stabilisaient, vacillaient même.

Pour Simmons, cela ne constituait pas un défi, mais une opportunité.

L’année avant son entrée en scène, l’Association Royale de Golf du Canada (RCGA) avait été désignée Fédération nationale de sport (FNS) pour le golf.

« Pour moi, c’était une période exaltante qui pouvait permettre au golf canadien de faire un grand bond en avant, de dire Simmons en entrevue. Cette association traditionnelle, qui était simplement l’“organisme directeur du golf” au Canada, avait la chance de devenir la Fédération nationale de sport dans  un pays passionné de golf. À mes yeux, c’était une raison suffisante pour accepter le poste. »

Je connais Scott Simmons depuis plus de 20 ans. Au début des années 1990, nous avons été collègues à la RCGA dont j’étais le directeur des communications et lui celui du marketing. Nous sommes partis tous les deux pour, comme on dit, relever de nouveaux défis, lui dans l’entreprise privée, moi dans je ne sais trop quoi au juste… Franchement, ce fut un plaisir de travailler avec lui à de nombreux projets, y compris les balbutiements de ce qui est aujourd’hui Premiers élans et Golf en milieu scolaire. Sa passion pour le golf n’a jamais cessé de m’impressionner et elle reste à ce jour intacte.

Si vous souhaitez savoir ce dont il est le plus fier, jetez un coup d’œil è son message d’adieu dans le Rapport annuel de Golf Canada. C’est impressionnant. Bien sûr, il n’a pu tout faire tout seul, mais avec la collaboration du Conseil d’administration, des associations provinciales et nationales et autres intervenants.

Néanmoins…

Voici un croquis miniaturisé de son « héritage » : mise au point d’un Plan stratégique continu pour l’association, révision tellement nécessaire du modèle de gouvernance, introduction de « Golf Canada » comme marque auprès du consommateur, recrutement de commanditaires à long terme pour les omniums masculin et féminin, implantation d’un nouveau modèle d’adhésion, revitalisation de la Fondation Golf Canada et j’en passe.

« J’adore le golf. Il y a 10 ans, je me suis dit que je pouvais peut-être apporter une perspective et une énergie différentes et redonner ainsi à mon sport de prédilection, explique Simmons. Je me réjouis de ce que nous avons construit en tant que FNS, mais ce qui me rend le plus fier, c’est d’avoir réussi à impliquer les jeunes dans le golf. »

Quand je me suis entretenu récemment avec Simmons, il revenait d’une réunion avec les personnes qui lui cherchent un successeur.

Que leur a-t-il suggéré? De dénicher quelqu’un qui continuerait d’étendre l’infrastructure qu’il a établie ces 10 dernières années et, plus précisément, de renforcer les relations avec toutes les associations de golf internationales, nationales et provinciales.

Permettez-moi de mentionner d’autres qualités inhérentes à l’emploi : visionnaire, communicateur, diplomate, spécialiste du marketing, ambassadeur, administrateur, personne à la couenne dure…

Golfeur? Non.

Voici le conseil de Simmons à son successeur : se préparer à « voir des tas de parcours, mais à ne jouer aucun d’entre eux. »